dimanche 14 novembre 2010

Le « Grand Bleu », nouvelle frontière de l'activité minière?

Aujourd'hui cantonnée au domaine des hydrocarbures, l'extraction off-shore
englobera-t-elle demain les ressources minérales?
Crédits : www.laserweldingsolutions.com

Dans un article récent, le New-York Times se penche sur la question de l'exploitation des fonds marins, et plus spécialement des nodules polymétalliques. Ces derniers, reposant profondément sous la surface des eaux, pourraient en effet contenir, outre de forte concentrations de minerais précieux (cuivre, tungstène, etc...), des concentrations suffisamment importantes de terres rares pouvant justifier économiquement la mise en exploitation des fonds marins. Rappelons que les terres rares sont depuis peu l'objet de l'attention des autorités américaines (Pentagone en particulier), sans parler du reste des États occidentaux inquiets de la mainmise de la Chine sur ces éléments stratégiques.

Les Terres Rares dans le contexte de la ruée sur les matières premières

Les terres rares (Rare Earth Elements, REE en anglais) sont présentes en petites quantités sur toute la surface de la terre, mais leur concentration ne permet leur exploitation économique qu'en certains endroits. Au cours des dernières années, elles ont acquis une importance primordiale dans la réalisation de certains composants de haute technologie (matériaux composites ultrarésistants, superconducteurs, électronique de pointe, etc...). Plus important, elles entrent dans la composition de systèmes d'armes sophistiqués dont raffole l'US Army. Cependant, la production est extrêmement mal répartie: l'essentiel des terres rares est extrait de la province chinoise de Mongolie intérieure.

Plusieurs raisons expliquent cette prédominance chinoise. Des raisons géologiques ; la Mongolie intérieure recèle d'importantes concentrations de ces éléments, ce qui rend l'exploitation économiquement viable. Des raisons politiques ensuite : tout au long des années 1990, la Chine a œuvré pour acquérir un monopole de cette production. Grâce à des coûts extrêmement bas et une législation environnementale extrêmement permissive, elle a poussé à la fermeture les principales mines existant hors de son territoire, comme celle de Mountain Pass aux États-Unis. Aujourd'hui, elle réduit progressivement ses exportations afin d'attirer sur son territoire les industries de pointe qui utilisent ces matériaux, mais également pour couvrir ses propres besoins sans cesse croissants. Le Comité Central s'est en effet lancé dans un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables afin d'assurer l'approvisionnement énergétique de l'Empire du Milieu, et il se trouve que la fabrication des turbines d'éoliennes ou des voitures hybrides requiert des quantités non négligeables de ces matériaux exotiques. Enfin, la récente crise entre Chine et Japon a démontré que la République Populaire n'exclut pas de se servir de ce monopole à des fins de coercition, ce qui a achevé de plonger les chancelleries occidentales dans la panique.
 
La mine de Baiyun Obo (Baotou, Mongolie intérieure),concentre 
l'essentiel de la production chinoise de terres rares.

Vers la conquête des fonds océaniques?

L'exploitation des fonds marins avait déjà suscité une controverse dans les années 1980, lorsque la crainte d'une pénurie généralisée de matières premières rendait plausible à brève échéance l'exploitation des gisements sous-marins. La découverte de nouveaux filons et l'impossibilité de trouver un consensus quand à l'encadrement juridique de leur exploitation avait depuis relégué les fonds marins dans les abysses. Cependant, le contexte actuel pourrait relancer la course aux actvités minières sous-marines.

L'exploitation des fonds marins, et plus spécialement des nodules polymétalliques dans le seul but d'extraire des terres rares n'est pas viable économiquement. Cependant, la tendance haussière du prix des matières premières minérales, tirée par la croissance des BRICs (en particulier la Chine, l'Inde et dans une certaine mesure le Brésil) pourrait bien changer la donne. Les nodules contiennent, en plus des terres rares, des concentrations de minerai dont le cours élevé rend l'exploitation rentable (à titre d'exemple, ils contiendraient une concentration de cuivre deux fois supérieure à celle des mines du Chili, comme celle qui a récemment fait la une de la presse mondiale). Si des considérations stratégiques (ne plus dépendre du bon vouloir de la Chine pour la fabrication d'armements de pointe) se superposent à des considérations économiques (la hausse des cours de certains métaux), l'exploitation minière pourrait demain gagner le fond des mers.
 
Carte situant la présence de nodules de manganèse.
Source : http://ti.fsg.ulaval.ca

Les abysses : nouvelle terra incognita et nouvelle pomme de discorde?

A terme, la relance de la mise en valeur du sous-sol océanique pourrait voir ressurgir la vieille controverse relative à la définition du « patrimoine commun de l'humanité » auxquels les fonds marins sont censés appartenir. Les bénéfices doivent-ils revenir aux acteurs disposant des moyens pour exploiter ces ressources, ou à l'ensemble de l'humanité, y compris à ceux dont la contribution à la mise en valeur des mers est marginale ou inexistante. Dans l'immédiat, cela semble peu probable. En effet, la technologie actuelle limite la profondeur à laquelle ces ressources peuvent être exploitées, ce qui veut dire que (à l'instar des hydrocarbures présents sous l'Arctique) l'essentiel des champs exploitables se trouvent dans les zones économiques exclusives des différents États. Cependant, à mesure que la technologie les possibilités d'exploitation progresseront, il n'est pas impossible que des conflits ressurgissent. Dores et déjà, la Chine a renoué avec les accents tiers-mondistes et non alignés si caractéristiques de l'ère maoïste (« l'Arctique appartient à tous les peuples du monde et aucune nation n'a de souveraineté sur lui ») et semble se préparer à réclamer sa part du gâteau au Pôle Nord. Un mouvement qui a le don d'agacer au plus haut point l'amirauté russe, qui a répondu qu'elle renforcerait sa présence dans la zone et ne lâcherait « pas un pouce de l'Arctique ».

Un siècle après la fin de la « course à l'Afrique », va-t-on de nouveau se battre pour des terra incognita? La réponse le jour où l'Antarctique se réchauffera assez pour permettre l'exploitation économique...

Le croiseur nucléaire "Pierre le Grand", navire amiral de la
Flotte du Nord russe à Seveomorsk près de Mourmansk, 2007.
Crédits : www.telegraph.co.uk

5 commentaires:

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